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Actualités de la CGT STX Lorient
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23 juin 2010

RETRAITES : TOUS TOUCHÉS !

Après avoir écouté les syndicats d'une oreille distraite, le temps de patienter jusqu'à la Coupe du Monde, le gouvernement vient de rendre public ses propositions pour financer le système de retraite.

Nous assistons là à la pire des réformes instaurées en Europe ! En effet, ce sont 5 reculs sans précédents que Sarko et le MEDEF tentent de nous faire avaler !

  1. L’âge légal de la retraite est porté à 62 ans en 2018. Cette augmentation se fera au rythme de 4 mois par an pour les générations nées entre 1951 et 1956. A partir de la génération née en 1956, l’âge légal sera de 62 ans.
  2. Ce relèvement de deux ans de l’âge de la retraite s’étendra à tous les régimes.
  3. L’âge du taux plein (sans décote) est porté à 67 ans.
  4. La durée de cotisations s’allonge dans le privé comme dans la Fonction publique pour atteindre 41,5 annuités en 2020.
  5. Le taux de cotisation des fonctionnaires augmentent de 7,85 % à 10,55 % en 2020.

Pourquoi cette réforme n'est elle pas bonne ?

C'est tout d'abord une réforme inefficace car le vrai problème est celui du chômage persistant : demander aux gens de travailler plus longtemps alors qu'ils manquent déjà de travail n'a aucun sens !

C'est aussi une réforme injuste, car elle est transparente sur les plus privilégiés : un ouvrier ayant commencé tôt sa vie professionnelle devra travailler 2 ans de plus pour prétendre au taux plein, alors qu'il aura tous ses trimestres acquis. Il rempilera « gratuitement » pour 24 mois, alors que son espérance de vie est plus réduite qu'un cadre. Un cadre qui lui, démarre sa carrière plus tard et la termine déjà au delà de 60 ans verra peu de différence !

C'est aussi un recul des pensions, malgré les affirmations du gouvernement ! En effet, en augmentant l'âge du taux plein de la retraite à 67 ans, ceux qui désireront partir plus tôt se verront amputer de 2 ans supplémentaires en plus de la décote actuelle. Le gouvernement veut ainsi gagner de l'argent sur le montant de pensions incomplètes.

La réforme du gouvernement ne tient pas compte de la pénibilité. Ce serait du cas par cas, sur avis médical. Étonnant quand on sait que la droite cherche à supprimer les services du médecin du travail. Qui décidera, sur quels critères et où commence l'usure du travail ? Le gouvernement parle de mettre en place un carnet individuel de santé du salarié. Une nouvelle méthode de flicage ?

Cette réforme est payée à 85% par les salariés ! Il est bien prévu un petit pour cent supplémentaire sur la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu, qui passerait de 40 à 41% d'imposition. Pour mémoire, l'imposition de cette tranche supérieure était de 57% il y a 15 ans...

Une nouvelle méthode de calcul des exonérations sociales sur les salaires payés entre 1 et 1,6 fois le SMIC devrait être revu, pour rapporter 2 milliards supplémentaires. Mais la remise en cause de ces suppressions de charges n'est pas à l'ordre du jour ! Afin de préserver l'emploi nous dit-on. On voit l'efficacité de cette mesure tous les mois en regardant les nouveaux arrivants à Pôle Emploi !

Pour dire simplement la vérité, cette réforme est faite pour rassurer les marchés financiers. Preuve en est que jeudi dernier, juste après la présentation à la presse de son projet, Woerth, le sinistre du travail, a présidé une réunion, beaucoup plus discrète cette fois, où il a rencontré au Ministère de Finances les principaux acteurs boursiers pour leur expliquer le bien fondé de sa réforme.

Pour finir, il est un argument que l'on entend régulièrement et qui semble être marqué du bon sens : notre espérance de vie augmente, il est normal de travailler plus longtemps. Oui, c'est une lecture qui peut être faite. Mais nous vous en proposons une autre :

Il y a une vingtaine d'années, 74% de la valeur ajoutée des entreprises partait dans les salaires. Aujourd'hui, cette part de salaire ne représente plus que 66%. Cela signifie que 8% de la richesse produite en France n'est plus reversée à ceux qui la fabrique. Dans le même temps, les dividendes boursiers ont doublé. Le principe des vases communiquant.

Ces 8% perdus sur nos salaires représentent 8 fois le trou de la sécurité sociale ! 20 fois le déficit des retraites !

Alors pourquoi ne pas récupérer une partie de cette somme, en augmentant les salaires et les cotisations patronales tout en compensant par une diminution des dividendes ? Cela ne nuirait nullement à la compétitivité des entreprises, et serait d'autant plus bénéfique car toutes ces sommes spéculatives ne seraient plus là pour attaquer les états ou gonfler des bulles boursières comme nous l'avons vu ces derniers temps.

Il existe donc d'autres solutions que celles voulues par le gouvernement et il n'appartient qu'à nous de faire le choix de notre avenir : en continuant de subir la pression des marchés financiers et courber l'échine ou alors se lever et dire haut et fort : non ! Un autre avenir est possible ! Nous ne voulons pas de ça, ni pour nous, ni pour nos enfants ! Nous ne voulons pas travailler plus longtemps pour gagner moins !

Un certain écœurement est présent dans notre société. On le voit bien, on le sent : ça ne fonctionne pas correctement ! Il y a de nouveaux privilèges, des petits arrangements entre les puissants qui sont révélés chaque jours, alors que pendant le même temps, il ne nous est proposé que la rigueur, le chômage, le gel des salaires. Beaucoup en sont mécontents, alors le jeudi 24 juin, c'est le moment de le montrer ! De notre nombre dans la rue dépendra du retrait de cette réforme et surtout d'en imposer une qui soit plus juste et équitable.

Tous ensemble le 24 juin pour la défense des retraites !

Télécharger ce tract en PDF

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Commentaires
P
Ce sont les agences de notation qui font la politique en France. L'agence Moody's exige que la France réforme son système de retraite pour garder la notation AAA.<br /> (source Le Point : http://www.lepoint.fr/economie/dette-la-note-de-la-france-menacee-19-08-2010-1226480_28.php )<br /> <br /> Chantage scandaleux ! de quel droit un organisme privé étranger se permet de dicter ses exigences à un pays souverain ?
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