MORT D'UN CHANTIER NAVAL !

Lors de la réunion du Comité d’Entreprise du 19 février où la CFE-CGC a préféré ne pas être présente, le Directeur général a répondu à notre projet alternatif construit par le cabinet d’expertise Sécafi.

Il a détaillé point par point le projet en disant qu’il était intéressant mais en émettant de nombreuses critiques sur certaines propositions dont les scrubbers, le roulier de Groix et les BSAH pour la marine nationale.

Sur ces deux derniers sujets il s’est montré pessimiste sur l’obtention de ces commandes ainsi que sur les différentes commandes militaires françaises.

Il n’exclut pas les EMR, mais ce n’est pas d’actualité avant 2016 et 2017. Sur les panneaux de formes ou armés il trouve que cela est trop cher en coût de transport. Il recherche du travail en direct plutôt que de la sous-traitance de St-Nazaire.

Il a dit que le chantier n’a pas été bon sur beaucoup de navires sauf sur les petites coques.

Il faut dire que nous avons fait beaucoup de prototypes et que certains fournisseurs nous ont créé des problèmes (ferry Lorient), ainsi que la sous-traitance de l’avant du sablier en Roumanie qui a plombé les finances à cette période.

Il a oublié de citer la réussite des 3 Nesodden en 2008 et 2009 et des 7 navires en 2014 qui ont permis de dégager des marges bénéficiaires ces années là.

Il a annoncé qu’il ne pouvait garder le potentiel d’un chantier naval et qu’il fallait se concentrer sur la coque métallique.

Avec cette remarque nous constatons la mort du chantier naval du Rohu tel que nous le connaissons dans sa configuration actuelle.

Ce chantier ne construira plus de navire entier.

C’est la fin d’une épopée de 75 ans qui se termine selon la volonté d’un homme et d’un Etat actionnaire qui n’a rien fait pour empêcher cela !

Le Directeur a aussi évoqué la piste du repreneur éventuel, il ne s’y oppose pas mais n’ira pas le chercher et celui ci devra amener de la charge s’il rachète le chantier.

Il a aussi parlé de la coopération inter chantier qui pouvait être une solution pour avoir de la sous-traitance mais a précisé qu’elle se limitait à un ou deux chantiers en France.

 Pour la CGT ce PSE est une nouvelle catastrophe sociale pour l’industrie française avec des moyens de production de navire qui s’amenuisent.

 L’avenir du chantier n’est pas garanti, car même si le Directeur nous dit qu’il va ramener de la charge de St-Nazaire, pour l’instant il n’a rien annoncé dans ce sens lors des réunions de jeudi et du 22 janvier sauf du chômage partiel.

Concernant la vente de STX France nous avons appris la visite de Daewoo au chantier de St-Nazaire. Si un rachat est proche pourquoi ne pas stopper ce PSE à Lorient ?

Vendredi a eu lieu la dernière réunion sur les mesures d’accompagnement.

La Direction a fait un « petit pas pour sa pomme mais rien pour l’humanité » !

En clair elle accorde suite à la demande de la CGT 70% de rémunération pendant le congé de reclassement au lieu des 65%, c’est un petit pas !

Par contre elle ne donne pas les 12000€ à tous les licenciés en prime supra légale qui aurait permis à la CGT de signer cet accord.

Nous avons proposé qu’elle augmente la prime supra légale de 10% par année d’ancienneté à 20%, afin qu’il y ait un débat au sein de notre syndicat pour éventuellement signer cet accord.

La Direction doit revenir vers nous après consultation des hautes instances nazairienne.

Si elle veut avoir l’autographe du délégué syndical CGT, il va falloir faire mieux que ce qui a été proposé en dernier lieu.

Monsieur Castaing nous a félicité pour la qualité du travail fait sur l'OPV45. Ceux qui doivent être licenciés peuvent partir l'esprit serein, pleinement satisfait de leur tâche accomplie. Le tarif de cette réussite sera entre 1 et 4 mois de salaire d'indemnités extra-légales. C'est le prix du travail bien fait, un coup de pied aux fesses, mais avec les félicitations du tôlier !

Certains salariés ont donné 20 ans ou leur vie entière à cette entreprise,

Ils méritent mieux que la misère !